Daniel Auteuil est possédé, gouroutisé, marabouté par feu Marcel Pagnol, depuis 1986 et Jean de Florette. Bientôt trente ans ! Il est certes né à Alger et a grandit Avignon, ce qui lui donne quelques droits à s'exprimer en provencal. D’accord. Maintenant, était-il utile de produire un remake colorisé de l’original tourné par Pagnol ? Pouvait-on imaginer sur le marché actuel meilleur duo que celui formé par Raimu et Fernandel ? Non.

Kad Merad est bien gentil, Àstrid Bergès-Frisbey trop jolie, Nicolas Duvauchelle et Marie-Anne Chazel sous employés. Jean-Pierre Darroussin a repris son habituel rôle de brave type. Sabine Azéma est parfaite dans les premières scènes, en garce. Reste Daniel Auteuil qui, porté par le fantôme de Pagnol, est bon. Comme est belle la Provence en couleurs, mais aussi les mas et les champs, les ruisseaux et les puits. Auteuil s’est manifestement donné la plus grand mal pour recréer une campagne crédible, des arrière-boutiques et des véhicules d’époque. Avouons que l’histoire de Patricia et Jacques est difficilement transposable au XXIe siècle. Qui croirait au Malheur d’Amoretti et à son Honneur perdu ? Autres temps, autres moeurs. Auteuil est actuellement plongé dans la Trilogie marseillaise. Cet homme est définitivement perdu pour le cinéma contemporain. Dommage