La Terre outragée - Film (2012)
Film de Michale Boganim Drame 1 h 48 min 28 mars 2012
26 Avril 1986. Ce jour-là, Anya et Piotr célèbrent leur mariage ; le petit Valéry et son père Alexeï, physicien à la centrale voisine de Tchernobyl, plantent un pommier ; Nikolaï, garde forestier, fait sa tournée dans la forêt proche. C'est alors qu'un accident se produit à la centrale. Piotr, pompier volontaire parti éteindre l'incendie, ne reviendra plus. Dix ans plus tard, Pripiat désertée est devenue un no man's land - et un étrange lieu de tourisme... Anya se rend tous les mois dans la Zone en tant que guide, tandis que Valéry part y chercher les traces de son père. Nikolaï, lui, persiste à cultiver un jardin empoisonné...
En voyant "La Terre outragée" un curieux sentiment m'est venu, l'impression qu'en 1986 je n'avais pensé qu'à moi. J'ai presque 22 ans, je suis amoureuse, le printemps arrive et tout d'un coup depuis l'autre côté du rideau de fer nous arrive la terrible nouvelle de "L'incident ". Les médias de l'époque, sans revenir sur les mensonges de l'état Français relayés par toutes les chaines de télévisions, nous montrent quelques plans du réacteur en feu, des pompiers sacrifiés vus de très loin et les rues désertes des villes évacuées. Outre la surprise de voir des images venant d' une autre partie de l' Europe dont nous n'avions pas l'habitude, je me rend compte que jamais nous n'avons vu les populations déplacées, les témoins directs de la catastrophe: Chose compréhensible à l'époque d'une URSS encore...presque... triomphante et fermée.. Ce film, 25 ans après, me rappelle avec force, surtout sur la première partie que des hommes, des femmes et des enfants ont souffert, ont été arrachés sans préavis et avec un grande violence à leurs racines. Beaucoup d'émotion donc, en voyant ces souvenirs heureux de personnes traumatisées sur lesquels jamais je ne m'étais penchée dans l'insouciance de la jeunesse. Le film, par petites touches particulières, l' image fugace d'un panache, la présence imposante et à la fois fantomatique de la centrale sur presque chaque plans sans que l'on s'en approche jamais, nous amène doucement à l'instant T. J'ai été impressionnée par le traitement tout aussi subtil des personnages tous un peu fous, comme décalés de leur propre vie. J'ai un peu décroché sur la dernière demi-heure mais je suis contente d'avoir pris un peu de temps pour voir ce film et m'épancher (un peu) sur mes états d'âme, tardifs mais sincères. Et puis c'est un beau film, sur quelque chose de bien laid.