La Grande Bellezza - Film (2013)
Film de Paolo Sorrentino Comédie et drame 2 h 22 min 21 mai 2013
Jep est un grand journaliste qui fréquente la haute société romaine. Il assiste à la crise d’une société qui a transformé les hommes en monstres.
Après avoir revu La Grande Bellezza en DVD, j'ai eu envie de réécrire sur ma critique qui me paraissait un peu chaotique. Probablement écrite sous l'emprise de l'émotion tout juste après avoir vu le film au cinéma.
Dès la scène d'introduction, Sorrentino nous présente le sujet de son film : la déchéance. La ville de Rome y est décrite comme essoufflée. Elle ne semble plus pouvoir offrir quoique ce soit à ses personnages tous mondains, tous ratés à différents niveaux. Rome est le théâtre d'une chute, celle de la haute société romaine. Au milieu de cette masse informe d'individus botoxés et superficiels, Jep Gamberdella se retrouve en pleine crise existentielle. Sous ses statuts d'écrivain déchu et de 'Roi de la mondanité' se cache un homme sensible. Ne supportant plus les soirées pleines de vacuité, il erre dans les rues romaines à la recherche de la Beauté qui lui échappe. Cet éclair de lucidité va le transporter aux confins de la condition humaine qui sera bousculée et remise en cause. La Grande Bellezza questionne notre rapport à la sensibilité ; relation devenue infime dans notre société où le divertissement pascalien semble être devenu une religion empiétant sur l'essentiel. Au fil de ses rencontres, Jep va s'approcher de la Vérité. Sa quête est une poursuite d'une vie mise de côté, au profit de la facilité.
Profondément nostalgique, La Grande Bellezza est un film plein de grâce et de profondeur. Notons que cette beauté ne se trouve pas uniquement dans cette tragédie à l'italienne, mais aussi et surtout dans l'interprétation magistrale de Toni Servillo, acteur doté d'un charisme fou. Et devant une telle bande-son, je ne peux que m'incliner : https://www.youtube.com/watch?v=acnH6M1Ee8k