À mi-chemin entre le documentaire et la fiction, « Amazonia » est probablement l’un des plus beaux films sur la nature de ces dernières années. Le réalisateur français Thierry Ragobert livre un film beau, ingénieux, drôle et émouvant.

En suivant le voyage d’un petit singe capucin perdu en pleine forêt amazonienne, l’homme touche une corde sensible. Le petit animal est perdu dans un monde hostile et beau qui n’est pas le sien, un peu comme le spectateur occidental habitué à ses grandes villes.

La nature est belle, certes, mais aussi bien cruelle. Le jeune singe n’est pas accepté par tous ses semblables, il est chassé par de nombreux prédateurs et va de découvertes en découvertes. C’est donc à un voyage plus ou moins réaliste, accompagné des compositions relaxantes de Bruno Coulais, auquel nous invite Ragobert. Plans d’ensemble et plans rapprochés mettent toujours l’accent sur une merveille quelconque ou exceptionnelle de la faune ou de la flore. La qualité d’image qui nous est proposée est époustouflante, et permet de cerner des détails sublimes : bruissement de l’eau, la pénétration de la lumière, ou encore le vent ballottant la végétation...

Le réalisateur n’omet cependant pas de parler du fléau touchant cette terre : la déforestation. Le passage en question est court mais percutant. Il choque d’autant plus qu’il est soudain. Le contraste avec les terres luxuriantes ainsi qu’un retour de civilisation est lourd de sens. Le parti pris est clair. L’homme n’apporte rien de bon à sa terre, il l’appauvrit de jour en joue. Après avoir vécu en captivité puis en liberté, le jeune singe a choisi son camp. À nous maintenant de faire preuve de respect et d’humilité envers cette terre.