Spring Breakers - Film (2013)
Film de Harmony Korine Policier et drame 1 h 34 min 22 mars 2013
Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début…
Spring Breakers est une célébration absurde de la jeunesse perdue, déconnectée de la réalité, et effrayée par l'avenir. Là où Harmony Korine marque le coup, c'est dans sa mise en scène : on regarde le film comme un clip MTV.
La force du film, c'est son montage répétitif et bourré d'énergie. Les répétitions de plans ou de voix off reviennent à la manière du refrain d'une chanson. Aucun temps mort dans la bande son, la musique est omniprésente et en devient presque insupportable. Le montage apporte un décalage ironique au film, grâce à un collage de sons, de voix off, et de séquences s'opposant les unes aux autres. Certaines scènes marquent comme le braquage très voyeuriste dû à son plan-séquence, ou la séquence musicale opposant un morceau de Britney Spears à des scènes de violences perpétrées par des pseudo Pussy Riot en cagoule rose.
James Franco est excellent en gangsta. Son personnage, complètement aveuglé par ses possessions, est une sorte de bouffon mégalomane, parodie du mode de vie bling-bling. Quant aux quatre jeunes filles, elles ne parlent presque pas, et ce n'est pas plus mal. On les observe dans leur quête quasi-spirituelle où tout est bon pour se bourrer la gueule et s'humilier.
Au final, Spring Breakers est un teen-movie contemplatif. Les dialogues sont peu nombreux et ne font que se répéter. On regarde, souvent avec dégoût, cette chute aux confins du consumérisme américain.
C'est un film à l'univers idiot et informe, baignant dans la culture pop, objet le plus nihiliste de notre civilisation. Harmony Korine filme la connerie avec brio, et réussit à créer une poésie vulgaire et naïve reflétant l'immaturité d'une société qui manque cruellement de consistance intérieure.