Quand on va voir un film de Sacha Baron Cohen, on sait que la finesse ne sera pas au rendez-vous. Parfois, cela se passe bien comme avec Borät où mal avec The Dictator. Grimsby ne présageait rien de bon, surtout avec Louis Leterrier derrière la caméra. Mais avec une durée d'1h23, la présence de Rebel Wilson, Mark Strong et Penelope Cruz, sans oublier la fameuse carte UGC illimitée, le risque n'était pas très grand. Contre toute-attente, cela se révèle un bon divertissement à l'humour très régressif.

Ce film est un plaisir coupable, avec le potentiel de devenir culte grâce à des scènes aussi marquantes, que dérangeantes. Normalement, on détourne la tête où on met sa main devant ses yeux devant un film d'épouvante, normalement..... Le niveau scatologique du film est si élevé, que je me suis surpris à ne pas vouloir savoir ce qui se déroulait à l'écran. Certes, c'était furtif mais pour que cela me mette légèrement mal à l'aise, il fallait qu'ils aillent très (trop) loin. Sacha Baron Cohen n'a pas de limite et s'autorise tout, c'est à cela qu'on reconnait un con génial. Pour vous donner une idée, son humour est à base de sperme, couilles, anus, bites, pets et chattes. Au lieu, de joueur une seule fois dans ce registre, il va se répéter et repousser encore plus loin, surtout en nous faisant découvrir la vie sexuelle des éléphants. Les poètes seront décontenancés face à tant de transgression, mais quand on se retrouve devant ce genre de film, on sait à quoi s'attendre où presque.

Le début est un peu chaotique, à cause de la mise en scène de Louis Leterrier. Dès la première scène d'action, on va frôler la crise épilepsie. Il va filmer en caméra subjective, en nous secouant dans tout les sens. On a l'impression d'être une bouteille d'orangina, sauf que la pulpe se retrouve au bord des lèvres. Cela s'annonce très mal, même si la découverte de la merveilleuse famille de Nobby (Sacha Baron Cohen) dans la ville de Grimsby, arrache quelques sourires. C'est très caricatural, comme le look de Nobby ressemblant à Liam Gallagher, arborant un maillot de l'équipe nationale anglaise, recouvrant son ventre bedonnant alimenté par les multiples bières qu'il enquille, sans oublier le port de la chaussette/claquettes. C'est un gros beauf en puissance, vivant des aides sociales et passant son temps devant le foot. Mais c'est aussi un mari aimant sa douce Dawn (Rebel Wilson), ses neufs enfants, ses amis du pub et surtout ce frère qu'il n'a pas revu depuis 28 ans Sebastian (Mark Strong).

Transgressif, régressif et jouissif. La rencontre entre les deux frères, va rendre le film plus farfelu. Le duo prend la main (enfin, surtout la couille), et va s'éclater en laissant tout le monde sur le côté. Les vannes fusent : tu as réussi à faire en 3 secondes, ce que Voldemort n'a pas réussi à faire en 8 films, où c'est grâce au "petit peuple" que la franchise des Fast & Furious est un succès. On appréciera aussi que Donald Trump et la FIFA se fassent fistées (c'est une image). C'est de l'humour bien gras et on va frôler l'indigestion. Pourtant, cela fonctionne plutôt bien. On se surprend à sourire, puis rire face à l'énormité des gags et la stupidité de Nobby. C'est un vrai plaisir coupable. En dehors du duo Sacha Baron Cohen et Mark Strong, le reste ne fait que de la figuration : Rebel Wilson, Penelope Cruz, Ian McShane, Gabourey Sidibe, sans oublier Daniel Radcliffe et Donald Trump.

Un film à voir pour permettre à ses neurones de se reposer. On en sort détendu, le pas léger et la tête moins lourde. Puis, en dehors des discours de nos politiciens, on a rarement l'occasion de voir autant de débilités dans un seul film.