Les Figures de l'ombre - Film (2017)
Film de Theodore Melfi Drame et biopic 2 h 07 min 6 janvier 2017
Le destin extraordinaire des trois scientifiques afro-américaines qui ont permis aux Etats-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités, leur histoire longtemps restée méconnue est enfin portée à l’écran.
L'étoffe des héroïnes Katherine Johnson, Dorothy Vaughn et Mary Jackson travaillent comme ingénieurs à la NASA. Cela pourrait paraître ordinaire si nous n'étions pas en 1961, que Gagarine n'avait pas effectué le premier vol spatial et que les Américains ne voulaient pas faire partie de la lutte. Or, ces 3 cerveaux sont de couleur noire et la ségrégation persiste même au sein de l'Agence. Comment faire pour que les droits soient égaux pour toutes: permettre aux membres de l'équipe Mercury Voyager et son capitaine John Glenn de tourner en orbite autour de la Terre. En 1983, L'Etoffe des héros revenait sur la conquête de l'espace vue par les Américains et le vol de Glenn (alors incarné par Ed Harris) était l'un des 3 épisodes marquants du film. Ici toute la trame spatiale repose sur le vol de Gagarine et la volonté de la NASA d'y répondre. Mais c'est bien la ségrégation qui est le sujet principal : non pas, comme souvent vu, par des actes et des sévices répréhensibles, mais par une législation tout autant discriminatoire avec l'exemple des toilettes spéciales et des a-priori sur l'évidence qu'une femme noire ne pourrait être ingénieur durant les années 1960. Et le traitement proposé ne manque pas d'humour et la satire sur l'aberration de telles pratiques est ici frappante. Mais ce sont bien nos trois actrices qui crèvent l'écran, notamment Taraji P Henson fabuleuse. La séquence du vol de Glenn est également fort bien réalisée et même si tout passionné de la conquête spatiale connaît son issue, le rôle inconnu joué par ces trois héroïnes auxquelles un très bel hommage final est rendu justifie à lui-seul de visionner le film. La BO en est une seconde, particulièrement la patte de Pharell Williams. A recommander...