Wonder Boy, Olivier Rousteing, né sous X - Documentaire (2019)
Documentaire de Anissa Bonnefont 1 h 39 min 27 novembre 2019
Il y a huit ans, à l'âge de 25 ans, Olivier Rousteing est devenu le directeur artistique de la maison de couture française Balmain et en a fait l’une des plus influentes du moment après des années difficiles. Lors du défilé Printemps/été 2018, il est la star, au cœur de toutes les attentions et force l’admiration de ses pairs. Toute sa vie, il s’est battu pour « briser son karma » et avoir du succès, afin de combler le vide douloureux qui gît au fond de lui… Ce succès n’aura finalement fait que renforcer cette terrible solitude.
Olivier, petit garçon noir, né sous X, adopté par une famille bordelaise blanche à l’âge de 1 mois, ne connaît pas ses parents biologiques. Aujourd'hui, il ne peut plus vivre sans savoir d’où il vient et décide de partir sur les traces de son histoire. Wonder Boy raconte ce voyage, pavé de douloureux moments et de découvertes salvatrices, un film puissant et inspirant.
Ce docu retrace un an de recherche et qui oscille entre reportage et clip, filmant avec minimalisme un monde édulcoré, Utiliser ce docs pour sa recherche est peut être une démarche prétentieuse, mais j’ai trouvé Wonder Boy étonnamment authentique, touchant, beau en somme. Il évite l'écueil d'un reportage sur le monde de la mode. De ce monde nous ne verrons essentiellement que des moments de travail, quelques moments de de backstage de défilé, mais sans sons. La caméra se rapproche de lui dans ses moments d'intimités, avec ses parents ou avec son chauffeur qui joue le rôle de porte battante entre les deux mondes qu'il côtoie. « Un wonder boy, c'est quelqu'un a qui arrive le succès alors que ça n'aurait pas du arriver, tu crois que je suis un wonder boy ?" Lui demande t’il à la fin. Car finalement c’est un reportage sur ses doutes, le doute de ses origines. C’est un film de contraste, avec des cadrages réussis, un storytelling plutôt intéressant, des musiques qui nous portent tout le long de ces 1h30. Il n'en fallait pas plus. Il n'en fallait sans doute pas beaucoup moins. C'est assez pour observer OR dans ce Lost In Translation entre les défilés Balmain et la CNAOP (Conseil national d’accès aux origines personnelles). "si je ne sais pas d'où je viens, je ne peux pas m'aimer".