Un monde plus grand - Film (2019)
Film de Fabienne Berthaud Drame 1 h 39 min 30 octobre 2019
Partie en Mongolie chez des éleveurs de rennes pour enregistrer des chants traditionnels, Corine pensait pouvoir surmonter la mort de Paul, son grand amour. Mais sa rencontre avec la chamane Oyun bouleverse son voyage, elle lui annonce qu’elle a reçu un don rare et doit être formée aux traditions chamaniques. De retour en France, elle ne peut refuser ce qui s’impose désormais à elle : elle doit repartir pour commencer son initiation… et découvrir un monde plus grand.
Fabienne Berthaud a troqué sa muse habituelle, Diane Kruger, pour Cécile de France et la réalisatrice n'a pas perdu au change. L'actrice est exceptionnelle et crédible, ce qui n'était pas gagné dans cette histoire de deuil et d'éveil chamanique qu'est Un monde plus grand. Mais comment fait-elle pour jouer la tristesse infinie, avec des cernes sous les yeux, et être aussi lumineuse ? Après trois longs-métrages un tantinet bancals, Un monde plus grand est le meilleur film de Fabienne Berthaud, adaptation entre document et fiction de l'expérience authentique vécue par Corine Sombrun dans les steppes de Mongolie, tout près de la Sibérie, un endroit où les rennes sont rois et les esprits omniprésents. Le film n'entonne pas (trop) la rengaine d'un monde rural et vrai de Mongolie diamétralement opposé à celui frelaté et superficiel qui est le nôtre, il suit plutôt le chemin d'une traversée initiatique très personnelle que l'on est relativement libre de juger à l'aune de nos propres convictions et/ou curiosités. Reste que l'immersion dans cet univers-là, où être connecté s'interprète différemment, sans internet s'entend, prend une dimension toute particulière dans un certain nombre de scènes sensorielles et intenses dont la rudesse nous confronte à l'invisible et à l'animalité qui sommeille en chacun d'entre nous. On a le droit d'être remué (bouleversé ?) et de s'exclamer : vive la transe ! Ou pas, selon sa sensibilité et sa part intrinsèque de cartésianisme.