AccueilFilm › PVT Chat - Film (2021)

PVT Chat - Film (2021)

PVT Chat - Film (2021)

PVT Chat - Film (2021)

Jack est un joueur en ligne vivant à New York qui devient obsédé par Scarlet, une cam girl de San Francisco. Son obsession atteint un point critique lorsque le fantasme se matérialise dans la réalité et que Jack aperçoit Scarlet dans une rue pluvieuse de Chinatown.

Informations du fichier


Seeds : 1040
Leechs : 364
telecharger

Un premier film malin et prenant. Dans la veine des frères Safdie (avec un casting qui leur ai d'ailleurs en partie emprunté), mais en encore plus fauché. On sent vraiment l'influence du Nouvel Hollywood (très James Toback), dans le bon sens du terme, pas du tout dans un côté vintage ou nostalgique, au contraire, plutôt dans ce goût à la fois formel et narratif pour la crasse, l'aspect documentaire qui va accompagner une visite dans les zones les plus troubles de la vie moderne. Le sujet sert ici parfaitement la forme et est en adéquation avec le petit budget du film en choisissant de se concentrer sur la vie d'un jeune citadin paumé qui passe son temps entre des parties de black jack en ligne et des cam girls, Ben Hozie s'offre à la fois la possibilité de tourner avec une équipe réduite, dans un espace restreint (une chambre) avec une poignée d'acteurs, et en même temps arrive à dire quelque chose de très profond sur notre époque, sur la solitude et la carence affective à l'ère numérique. Julia Fox est envoûtante, sensuelle, mais aussi attachante dans son côté enfantin, et très authentique (ça sent le vécu). Ce serait mentir que de refuser d'avouer que pouvoir la voir en tenue d'Eve fait partie des grands atouts marketing du film (et de ce côté là pas de souci, on est servis) - mais le film ne se réduit pas non plus à ça (sinon il aurait suffit de zapper sur les scènes clés et une fois le voyeurisme satisfait on en reparlerait plus). Peter Vack, qui interprète Jack est vraiment dans la lignée de l'anti-héros des 70's, assez loser, un corps d'intello malingre, peu musclé, et en même temps survolté, bouillonnant d'envie et d'idées, bien que dépressif, et bloqué dans sa vie médiocre. L'acteur ose aussi se montrer dans des scènes de sexe explicite pas toujours gratifiantes (même assez sordides), ce qui est plutôt courageux de sa part. Les rebondissements sont fluides et parviennent à ne pas être trop convenu, même si on peut trouver l'intrigue parfois un peu bricolée, artificielle, mais il faut saluer la capacité du réalisateur à créer une histoire à partir de presque rien, autour de deux personnages qui communiquent par ordinateur. Soulignons aussi son audace dans le traitement des perversions de notre époque, et sa maîtrise formelle pour un premier film (plusieurs plan-séquence à la steady-cam sont très fluides et bien utilisés). Le film nous offre aussi la bonne surprise d'un dénouement inattendu qui sort des conventions du genre, dépassant le fatalisme qui prévaut usuellement dans les films noirs. Plaisir enfin de voir un film qui nous présente une situation ambiguë sans aucun regard moralisateur, en se contentant de la décrire sans la juger un film décomplexé et décomplexant. Pas un film parfait donc mais un film qui sent le réel, qui n'est pas du tout lisse, et on aimerait voir plus souvent des (premiers) films comme ça.

Ces fichiers peuvent vous intéresser :