On ne peut pas tout voir. C’est cruel, mais c’est comme ça.nC’est pour cette raison que bien souvent il faut faire un choix. Cruel ou non, il faut savoir trancher et se décider, au risque de passer à côté d’un bijou pour se retrouver à la place devant une déjection. Ça peut être cruel, mais c’est comme ça… Il y a plus grave dans la vie après tout.nDonc, face au programme du cinéma, je me suis arraché les cheveux devant tout ce qui était proposé et j’ai finalement opté pour Fatima. Et je ne regrette absolument pas !nnNon pas du fait d’avoir assisté à un chef d’œuvre, d’avoir vécu un moment de grâce profondément bouleversant qui m’aura marqué à jamais (comme ce fut le cas pour L’été de Kikujiro, un 22 octobre justement), mais parce que j’ai passé un bon petit moment. Car soyons clair, Fatima ne restera pas dans les annales.nCe « petit » film fort sympathique, et très instructif, est en fait un très bon complément à « 11 fois Fátima », que j’ai (péniblement) vu en salle voilà 2 ans. En effet, il nous conte de manière plus ou moins romancée, et plus ou moins inspirée des mémoires de Sœur Lúcia, comment en 1917 trois jeunes bergers ont été témoins d’une apparition.nn« The seers » comme dénommés dans le film. Terme anglais car le film est tourné en anglais, ce qui peut dérouter un peu étant donné que les événements se déroulent au Portugal, mais malgré tout se comprendre du fait de la volonté de s’ouvrir aux plus gros marchés, et faire appelle à des acteurs anglophones de renom, connu du plus ou moins grand public, et dotés d’un certain talent. Car les bons acteurs portugais, voire brésiliens, ça ne court pas les rues.nUn siècle plus tard, l’endroit des apparitions est devenu un lieu de pèlerinage et de culte très important.nC’est donc très intéressant à suivre (surtout après avoir vu 11 fois Fátima), assez distrayant, cela donne une vision du climat de tension de l’époque dans un contexte de guerre, de famine et d’incertitudes, où chacun tremble lorsque le Maire annonce les décès et portés disparus sur la place publique, des frictions entre l’ État et le clergé… Un vision un peu légère certes, mais la recontextualisation est efficace.nLes acteurs sont solides. On peut voir notamment Joaquim de Almeida, qui en impose en prêtre du village, Goran Visnjic qui a de la gueule en maire intransigeant, Stephanie Gil, qui n'en est pas à son premier film, en jeune héroïne face à l’adversité est formidable, Lúcia Moniz (portugaise elle) dans le rôle de sa mère est excellente. On peut voir aussi Harvey Keitel dans des scènes contemporaines (1989 quand même, ce n’est pas si loin) qui apportent quelques dialogues spirituels assez bien sentis. Beaucoup d'acteurs chevronnés donc pour cette production... américaine. nL’ensemble est satisfaisant, ne fait pas de propagande religieuse, apporte juste des éléments pour comprendre un phénomène de Foi collective très fort et important.nToutefois, je dirais que c’est un peu trop sage, trop convenu, trop lisse.nFatima n’a finalement que très peu d’envergure, n’offre rien de très grand cinématographiquement parlant, et s'avère surtout être un produit commercial. nJ’en suis tout de même ressorti assez content.