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Édouard, mon pote de droite, épisode 3 : Aux manettes - Documentaire TV (2021)

Édouard, mon pote de droite, épisode 3 : Aux manettes - Documentaire TV (2021)

Édouard, mon pote de droite, épisode 3 : Aux manettes - Documentaire TV (2021)

Il y a un an, le 3 juillet 2020, Édouard Philippe quittait Matignon. Durant les trois années où il a exercé la fonction de Premier ministre d’Emmanuel Macron, de mai 2017 à juillet 2020, il raconte au réalisateur Laurent Cibien, son « pote de gauche » rencontré au lycée presque trente ans auparavant, sa vie « aux manettes » de Matignon.

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Ça n'est pas mon empathie pour les hommes de pouvoir qui m'incite à mettre une bonne note à ce documentaire, dont je n'ai pas vu les deux premières parties. C'est l'intérêt du dispositif, une curiosité pour les arcanes des hommes qui président à nos modestes destinées, et une image dégradée de la chose politique qui ne demande qu'à être un peu redorée. Et il faut convenir que ces 3 heures finalement assez tranquilles au regard de l'actualité des 1100 jours que Edouard Philippe a passés à Matignon parviennent à réconcilier un peu avec une fonction dont l'image déformée par la com' et les médias m'inspirait plutôt des montées d'urticaire. Au lieu d'avoir droit à la langue de bois habituelle et aux grandes déclarations d'intention, la présence d'un ami personnel du Premier Ministre nous assure un ton bien plus audible. Même si les vrais sujets (qui fâchent) restent à la porte et les propos très policés. Ces animaux politiques savent ne pas se tirer des balles dans le pied. Mais il était plutôt intrigant de voir combien l'exercice du pouvoir les use et les grise à la fois. Au cours de ces 3 ans, pendant lesquels le réalisateur a bénéficié d'entretiens en tête-à-tête réguliers, l'intensité de la fonction a marqué l'apparence du chef du gouvernement français. Il faut dire qu'il a été gâté terrorisme, Gilets Jaunes et Coronavirus, pas grand-chose lui a été épargné. Mais il aime ce qu'il appelle le "jeu" (et j'avoue que cette métaphore m'effraie carrément). Son corps l'a un peu moins apprécié que lui, apparemment cernes, bâillements, amaigrissement, décoloration du poil... les signes étaient pourtant évidents, mais ça ne l'empêche pas de se laisser la porte ouverte, à la fin, pour une nouvelle aventure présidentielle éventuelle... Ces gens ne sont vraiment pas comme les autres. C'est ce que je me suis également dit quand je l'ai entendu à plusieurs reprises, à mots couverts ou pas, se féliciter de son action politique. Il faut effectivement une bonne dose de confiance en soi (pour ne pas dire de prétention, mais j'ai décidé d'être bienveillante avec un type qui a laissé la moitié de sa barbe dans les gonds de la porte du Palais...) pour estimer que, dans des matières aussi volatiles et incertaines, on a certainement fait mieux que ce que les autres n'auraient pu le faire. Il a l'air brillant, ça, ça ne se discute pas. Mais il ne fait pas montre d'une ouverture d'esprit fabuleuse. Il sait raisonner, certes, mais ça n'est pas l'empathie qui semble l'étouffer. Bref, il incarne glorieusement l'idéal technocratique républicain droitisant, ce qui ne le disqualifie pas d'emblée mais me laisse souvent bien perplexe. Le pas conquérant, le regard franc, le costard impeccable, le sang froid chevillé au corps, une correction suspecte en tout... on sent le métier devenu une seconde nature. Ou le naturel sur mesure pour les fonctions importantes. Ces mêmes fonctions cruciales dont l'usage a jusqu'ici garanti la pérennité des guerres ou de la misère. Bref, je serais bien plus circonspecte que M. Philippe au moment du bilan, même si je ne lui nie pas une véritable compétence. C'est juste que le "jeu" ne me semble guère, à moi, valoir certaines chandelles.

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