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Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste - Documentaire TV (2021)

Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste - Documentaire TV (2021)

Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste - Documentaire TV (2021)

C'est un fait : les journalistes de sport sont majoritairement des hommes. Dans ce monde-là, les femmes trouvent de plus en plus leur place mais, ici comme ailleurs, le chemin est encore long vers l’égalité. Marie Portolano connait les messages, d’une vulgarité folle, que ses consœurs et elle reçoivent au quotidien sur les réseaux sociaux. Elle sait les remarques qu’elles entendent, les gestes qu’elles peuvent subir.rnrn« J’ai voulu aller à la rencontre d’autres femmes journalistes pour savoir si, elles aussi, vivaient le même malaise, et comment elles le surmontaient. » explique-t-elle d’emblée, en introduction de son documentaire...

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Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste (encore que les deux ne soient pas incompatibles) est un documentaire de la journaliste sportive et présentatrice Marie Portolano assistée de Guillaume Priou. Durant un peu moins de 80 minutes et fort de nombreux témoignages ce documentaire explore le sexisme et les comportement inappropriés dans le milieu du journalisme sportif longtemps dominé par une écrasante majorité d'hommes.nnJe ne suis pas (...) est un documentaire dans l'air du temps, celui d'une libération salutaire de la parole de la femme face aux comportement douteux, insultants, inappropriés, machistes, sexistes de nombreux hommes coincés dans des positions patriarcale et archaïques de mâles dominateurs. Le monde du journalisme sportif est il donc bien pire que les autres ? En tout cas le documentaire du duo Portolano/Priou montre qu'il est loin de prôner le fair play et l'amour du beau geste en remontant jusqu'aux toutes premières représentantes de la gent féminine au sein de rédactions et d'émissions sportives. Et il en fallait du courage pour être une femme face à ce bon gros beauf de Thierry Roland ou plongée dans le corps de garde de Stade 2 dans les années 70/80. Mais si le temps passe les mentalités elles n'évoluent pas toujours pour autant et c'est en compagnie de nombreuses journalistes actuelles telles que Clémentine Sarlat, Nathalie Ianetta, Esthelle Denis, Charlotte Namura, Cécile Grès, Isabelle Ithurburu, Vanessa Le Moigne et beaucoup d'autres que le documentaire nous livre le doux inventaire des comportements douteux plus ou moins graves et des réflexion nocives dont elles ont toutes étés victimes à un moment ou un autre de leurs carrières respectives. Le plus violent restant peut être le flot d'insultes et de menaces de viols dont ses journalistes sont régulièrement victimes de la part des plus brillants des esprits bien cachés derrières l'anonymat des réseaux sociaux. Je ne suis pas (...) est un documentaire assez édifiant qui est tout à la fois le reflet d'une époque révolue et aussi le révélateur d'une nouvelle donne dans les rapports hommes femmes. Le documentaire, même si il est plutôt orienté à charge fait aussi preuve d'une certaine honnêteté en confrontant ces femmes journalistes sportives à des choix parfois douteux, du moins discutables et paradoxales comme lorsqu'elles acceptent de poser pour certaines séances de photos qui mettent bien plus en valeur leurs aspects sexy que professionnels notamment pour Paris Match.nnSi Je ne suis pas (...) explore de nombreux aspects et questionnements comme le syndrome de l'imposture, de la potiche et de l'atout charme, il manque aussi au documentaire plusieurs orientations et questions que j'aurai voulu voir explorées ici. Le film de Marie Portolano et Guillaume Priou se concentre totalement et exclusivement sur le milieu médiatique du journalisme sportif mais ne parle pas du tout par exemple de ce que ses femmes ont rencontrés comme comportements douteux (ou pas d'ailleurs) lors de leurs études et formations aux métiers de journalistes sportifs. On n'évoque pas du tout non plus les comportements des sportifs eux mêmes lors d'émission ou d'interviews pour savoir si ils sont plus ouverts. Mais surtout le documentaire ne donne jamais directement la parole aux hommes ne serait ce que pour exposer leurs points de vus et ressentiments (du moins quand on ne coupe pas la séquence au montage). Et franchement lorsque l'on voit la défense un peu pitoyable de Pierre Menés on se dit que parfois il suffit de laisser parler une personne "coupable" pour en révéler bien plus qu'à travers les mots des victimes. Et sans tomber dans le lynchage d'une surenchère médiatique qui ne sait plus trop hiérarchiser les délits, les mots maladroits, un peu beauf et dénué de responsabilité et de regrets de Pierre Menés me font penser que bien avant la castration chimique bon nombres d'hommes auraient surtout besoin d'un peu plus d'intelligence, de finesse et de savoir vivre. Si le documentaire questionne beaucoup et dresse un portrait sans fard du milieu du journalisme sportif , le sujet reste si complexe que l'on aimerait y voir poindre une petite note peut être plus nuancé.nnJe ne suis pas une salope, je suis une journaliste reste un documentaire légitime et intéressant même si j'aurai voulu qu'il aille fouiller bien plus profond encore dans les entrailles de son sujet . Cette série d'entretiens et de confidences exclusivement féminines dresse incontestablement le portrait d'une réalité nocive mais il lui manque l'autre point de vue pour être vraiment complet.

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