Voir son ex faire un cuni à quelqu’un d’autre, ce n’est pas une expérience facile. C’est ce qui arrive pourtant à Hélène (Lucile Vignolles, intense et émouvante). Elle est morte, comme l’indique bien le titre du court-métrage. Pourtant, elle continue d’hanter la vie de son ancien mec, Maxime (Théophile Roux), qui commence à en voir marre. Il a envie de tourner la page, d’avancer, de baiser, de vivre. Du coup, Hélène, ça l’énerve grave, de se sentir oubliée. Débutant comme une comédie pseudo-romantique, nous découvrons vite l’anguille sous roche lorsque Maxime fait part de son inconfort et de sa volonté de rompre avec le fantôme de son ex. Le récit vire alors au thriller psychologique, avant de lorgner vers l’horreur pure et dure. Ce sont ces changements de ton irrégulier qui donnent de la force et surtout un rythme dingue au film de Michiel Blanchart. Le court-métrage, tournant autour de la notion de deuil, laisse aussi une belle place à l’humour pour désamorcer les tensions. S’appuyant sur l’atmosphère nocturne et souterraine de la ville de Bruxelles, le cinéaste suit son jeune héros dans sa conquête de liberté. Les couleurs sont résolument noires, et les toilettes sales. Le bizarre et l’étrange s’infiltrent dans les plans. D’innocentes peluches deviennent menaçantes. Les zombies illuminent les écrans des infirmières en pause. Les lampes s'éteignent l'une après l'autre. La bête rode, Maxime en fera les frais, pour survivre à ses démons (ou sa "démone"). T’es morte, Hélène met en son centre la mort et l'oubli pour mieux célébrer la passion de la vie, les mains qui se touchent une dernière fois, la danse qui prend le pas sous les notes de Stand by me, un baiser intense et érotique qui vient actionner une dernière fois le levier du souvenir pour mieux s’en libérer et reprendre le cours de son existence.