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Les Rois de l'arnaque - Documentaire (2021)

Les Rois de l'arnaque - Documentaire (2021)

Les Rois de l'arnaque - Documentaire (2021)

Ce documentaire retrace le parcours d'escrocs qui, grâce au sytème de qutos démission de l'UE, ont empochés indûment des milliards d'euros. Avant de s'entre-détruire.

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Est-ce que Guillaume Nicloux était le réalisateur idéal pour ce projet ? Sur le papier oui, car ce type a souvent sublimé la présence à l'écran de personnalités décalées et su en exploiter la substance comique. On pense évidemment à Michel Houellebecq et à ses ravisseurs gitans dans L'enlèvement de Michel Houellebecq et au véritable personnel de l'établissement Cabourgeais dans Thalasso avec Gérard Depardieu.nnEt au moment de retracer l'incroyable magouille tissée par une poignée d'escrocs parisiens - avec "le verbe haut" comme il est dit à plusieurs moments (entendez par là les plus grandes gueules séfarades du monde, ce qui en fait des décibels...) - recourir à Nicloux semblait être un choix logique et même alléchant. Or, il a peut-être été un peu trop happé par ces personnages exubérants, au point d'envisager d'en faire moins un documentaire rigoureux sur l'arnaque axu 280 millions d'euros, qu'un semi mockumentary qui constituerait un compromis impossible entre l'univers de Guy Ritchie et la vérité si je mens. Ainsi, la première partie du documentaire est déstabilisante, car on nous colle Marco Mouly en pleine gueule, sans trop savoir qui il est, sans trop de contexte. C'est un peu un épisode de Striptease pris au beau milieu. On comprend bien que Mouly est un combinard de Belleville, d'origine tunisienne, au débit de mitraillette, menteur patenté qui enfreint les règles de grammaire encore plus souvent que la loi. Et cela peut vraiment séduire et faire passer un bon moment. Mais ce cabotinage peut aussi irriter et nous éloigner complètement du sujet. Or ce goût pour les freaks ne se limite pas aux malfrats. Nicloux va ainsi dénicher un économiste perché à bagouze, cheveux longs, lunettes fumées qui n'aurait pas dépareillé en figurant dans un clip d'IAM. Juste un autre potentiel "meme" assez dispensable et qui trahit une tentative assez maladroite de nous faire basculer dans une sorte de Tiger King à la française. Un type très confus et dont les propos sont parasités par son apparence désopilante et son tuto Lego de vulgarisation au grand public façon Adam McKaye. L'entame est sauvée par Grégory Zaoui, vague sosie de Patrick Cohen, mais avec une lueur d'intelligence qui fait défaut à l'animateur télé, vrai cerveau de l'arnaque à la taxe carbone qui a su déceler un espace pour voler la TVA sur ce dispositif. Il nous dévoile le commencement de façon assez claire et sans enfumage.nnMais les exagérations et les nombreuses inimitiés de Mouly prennent encore trop de place à l'écran. Bam bam bam bam Mouly dans une voiture de course, bam bam bam bam Mouly en chemise de soie façon Tony Montana, Bam bam bam bam Mouly qui jure ses grands dieux 4 fois qu'il pensait que le carbone était juste la neige carbonique des extincteurs de pompiers, Mouly qui chante un titre à sa gloire dans une boite de nuit, Mouly au cirque... On a beau aimer les figures du banditisme "bigger than life", mais Mouly mange trop le cerveau et sa présence à l'écran occupe trop l'espace.nnAlors qu'à ce moment là, on est en demande d'informations sur le fond du dossier. Et heureusement le tir est rectifié dans la seconde partie avec les témoignages du procureur Patrice Amar et du journaliste Jérôme Pierrat spécialisé dans le grand banditisme. Le docu devient plus concret avec les portraits d'Arnaud Mimran, figure centrale de l'affaire qui fait basculer cette bande de malfrats sympathiques façon L'aventure c'est l'aventure, dans le règlement de comptes sordide à la Affranchis. L'origine de la brouille avec la belle famille de Mimran, l'assassinat de Samy Souied, toujours aussi peu clair, les Bar-mitzvah avec le gratin du showbiz, les contrats ... des moments tout aussi cinématographiques mais plus digestes. Mouly peut apparaître sympathique, mais l'entendre crier à l'injustice à la fin, le voir se lamenter sur son pognon envolé, quand on a entendu Amar rappeler que l'argent dérobé dans cette histoire aurait dû revenir à la communauté, pour financer des choses plus utiles au bien commun que d'être dilapidé en putes et suites de luxe à Las Vegas, le rend de moins en moins rigolo. Sans compter que les confessions de cette bande de champions du monde de la manipulation doivent être analysées avec beaucoup de recul... Donc beaucoup de vent mis un peu trop en valeur ?nnLa conclusion est à ce titre assez exceptionnelle nnLa preuve, Mouly bat même le détecteur de mensonge... à sa grande stupéfaction. Façon George Costanza dans Seinfeld, "it's not a lie, if you believe in it"

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