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Dual - Film (2022)

Dual - Film (2022)

Dual - Film (2022)

Après avoir appris qu'elle était condamnée par la maladie, une jeune femme opte pour une procédure de clonage afin que ses proches ne soient pas dévastés par sa mort. Miraculeusement, elle parvient à se rétablir. Ses tentatives de faire disparaître son clone échouent. Il ne peut en rester qu'une des deux, un duel a lieu alors entre les deux femmes...

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Dans un futur proche, créer un être cloné à partir de sa propre personne est désormais devenue une possibilité bien réelle pour vous remplacer auprès de vos proches après votre décès.En apprenant qu'elle est atteinte d'un mal incurable, Sara décide d'entamer ce processus de "remplacement" et en vient donc à initier son clone tout juste sorti du four (enfin d'un caisson, on imagine) à sa vie, ses goûts, ses habitudes avec son entourage, etc. Mais, après plusieurs mois de cohabitation, elle réalise que son double la surpasse désormais en tous les domaines, ses proches en venant même à préférer nettement la copie à l'originale. Et un événement inattendu va encore intensifier la complexité de la situation... La confrontation à un clone chargé de devenir un équivalent de soi post-mortem est une thématique SF qui a décidément le vent en poupe, comme en témoignent encore récemment le film "Swan Song" avec Mahershala Ali ou l'épisode de la série anthologique "Solos" avec Anthony Mackie, l'idée d'un double gémellaire à modeler, soit en version améliorée soit en mode doppleganger (voire les deux), et s'appropriant notre vie sur tous ses aspects est le moyen idéal pour représenter littéralement la remise en cause d'une existence et mettre un individu face à ses choix pour tenter de corriger le tir. Dans "Dual", après un prologue donnant justement tout son double sens au titre autant par ce qu'il y dévoile que par l'atmosphère glaçante qui s'en dégage, le quotidien plus que morose de son héroïne Sara nous est brossé en un temps record de séquences géniales (la "pauvre connection" avec son petit ami absent, une discussion cauchemardesque avec sa mère ou un réveil glaçant) trahissant évidemment son repli nihiliste sur elle-même, sa captivité dans le silence d'une solitude qui s'est construite face aux attentes de proches auxquelles elle ne sait manifestement plus répondre. Le point d'orgue de son mal-être ainsi établi est sûrement la représentation de sa maladie par l'apparition d'un symptôme terrible, sujet de panique pour n'importe quel être humain normal mais qui, ici, ne fait finalement que peu trembler Sara, comme si elle était une continuité physique logique de sa souffrance intérieure. Seule la révélation de la gravité de son état incurable semblera réveiller le peu d'instinct de survie en elle pour qu'elle se décide enfin à songer au clonage de sa personne. Avec un tel pessimisme ambiant, on imagine aisément que le ton de "Dual" pourrait être dramatiquement très pesant mais non, du moins pas totalement, car Riley Stearns ("Faults", "The Art of Self-Defense") réussit le tour de force d'y mêler une espèce d'humour grinçant permanent dans le but de pointer du doigt l'absurdité de la froideur déshumanisé de ce monde qui ne va cesser de s'étayer par des détails de son fonctionnement ou par les virages de l'intrigue en vue de bousculer Sara sur ses certitudes. Tout cela pour d'abord aboutir au vol de sa propre vie par un clone qui, lui, à l'inverse de son modèle, va justement construire sa personnalité par rapport aux demandes des autres là où Sara en est incapable. Le passage où elle devient une spectatrice présente mais quasi-invisible des agissements de son double sur son entourage (jusqu'à ensuite devenir un objet de rejet par ce dernier) est un vrai sommet de malaise, trouvant pourtant une nouvelle fois une forme de légèreté finement pensée pour aborder une situation ahurissante de noirceur ! Mieux ne vaut pas trop en dire sur la suite des événements (on vous conseille d'éviter pitchs & bande-annonces qui en dévoileraient plus après le postulat du clone envahissant) mais "Dual" conservera savamment tout au long de sa durée son côté pince-sans-rire pour réveiller Sara de sa torpeur existentielle à travers notamment sa relation avec l'excellent personnage joué par Aaron Paul, la manière froide que cette société a de résoudre ce genre de situation inextricable ou l'évolution de son rapport à son clone. Surtout, "Dual" prendra toujours un plaisir certain à déjouer nos attentes sur ce qu'il paraît établir comme direction inévitable sur une possible solution à ce conflit face à un autre soi en l'entraînant sur un terrain plus intimiste, en résonance avec ce qui se joue métaphoriquement pour Sara, ou sur ceux offerts par les conséquences forcément un brin loufoques de la réalité de ce futur proche.Toutefois, cet effet d'imprévisibilité se retournera contre lui dans sa dernière partie qui, si elle a le mérite de surprendre en évitant de suivre une route toute tracée, en prendra une autre aux allures finalement trop convenues, ne pouvant offrir qu'une conclusion de fable SF en forme de cercle vicieux punitif (joliment représenté par le plan final). Cette fin aura le mérite d'être cohérente avec le propos de "Dual" mais elle sera bien loin d'égaler la puissance de tout ce qui a précédé pour en arriver là, nous laissant sur le sentiment qu'il y avait clairement là le champ libre d'offrir une résolution bien plus folle et/ou au moins aussi marquante que la mise en place redoutable du film. Dommage. En tout cas, hormis le souci que pose sa ligne d'arrivée peu originale, "Dual" reste une vraie curiosité de "guerre de clones" existentielle, au ton et à l'univers passionnants, et porté par une brillante Karen Gillan dans un double rôle qui lui permet de montrer toute l'étendue de son talent. À découvrir !

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