Je ne m'attendais à pas grand chose en allant voir ce film, juste à m'endormir un peu devant une histoire qui se voulait originale mais au final ennuyeuse. Oh préjugés trompeurs, je vous aime !En effet, pour son premier long métrage en solo, Claude Zidi Jr traite un sujet déjà travaillé de nombreuses fois au cinéma, à savoir la confrontation d’univers, urbains mais aussi musicaux  la banlieue de Bondy face à l’Opéra Garnier et le rap face à l’opéra. Même si récemment, avec Mes Frères et Moi de Yoan Manca ou encore Au Bout des doigts de Ludovic Bernard, on a eu affaire à des propos similaires, Ténor renouvelle suffisamment le genre pour être une œuvre unique. Antoine (Mohamed Belkhir -MB14-), jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau (Michèle Laroque), professeure de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau.Ténor se distingue d’abord dans la vision de la rupture entre la banlieue, adoptant le rap comme dogme, et les milieux trop favorisés, voyant l’opéra comme une utopie. Ces deux milieux et genres de musiques semblent si opposés qu’il nous paraît impossible de les assembler. Rien qu’avec les chaînes d’information en continu, on a une vision très orientée les banlieues sont décrites comme des zones de guerres, peuplées de voyous, qui s’expriment très vulgairement à travers le rap… Les milieux favorisés roulent en berlines allemandes dans des rues pavées, habitués aux plats préparés Fauchon et ayant un abonnement pour le poulailler de l’Opéra Garnier… C’est là où Claude Zidi Jr intervient et dis fermement  STOP ! Dans le film, MB14 arrive à allier rap et opéra, réussit finalement à alterner banlieue et 8ème arrondissement de Paris, a ses amis de Bondy et ses connaissances de l’Opéra. En bref, le film montre que la rupture entre les deux genres musicaux et les deux milieux existe réellement mais qu’elle n’est pas incommensurable. De plus, le film concentre le spectateur sur un sujet éternel sommes-nous les seuls à choisir notre avenir ? Ne sommes nous pas influencé dans nos choix de parcours par l’univers d’où on vient ? Pourquoi, dans Ténor, les élèves de l’opéra sont-ils tous issus de milieux favorisés et les livreurs de sushis viennent de Bondy ? Traité de façon très cliché et explicite par le réalisateur, il y a en effet un rapport évident. Il est très difficile pour Antoine d’assumer le fait de prendre des cours de chant auprès des gens de son quartier, alors qu’il est naturel de le faire pour les autres élèves issus de milieux trop favorisés. Là où le film se démarque, c’est dans le combat face à soi-même d’Antoine. Même si son parcours est singulier, cette lutte pour sortir des cases dans lesquelles la société veut le claquemurer, cette lutte pour trouver sa voie parmi les routes entre lesquelles il faut choisir est tout simplement admirable. Une jeune femme de Bondy peut devenir militaire comme un jeune rappeur livreur de sushis peut devenir ténor. Enfin, comme décrire ses sentiments dans une critique SC me paraît trop lourd, je vous donne cette liste de mots qui décrit au mieux mon feeling  - Intense ; drôle ; rafraîchissant (oui oui) ; osé ; cliché ; Musicalement apaisant ; colère ; joie ; on ressent pas mal d’émotions. Et je terminerais par celui-ci Frais. Car ce film est avant tout la définition même du frais et du plaisir de se divertir au cinéma (même si le film est tout de même assez cliché et que mon avis est très orienté car je suis fan d’MB14 depuis son interprétation de Gangsta’s Paradise à The Voice 2016). Mais comme je le disais, voir ce film est rafraichissant, et ça en 2022, ça fait du bien. Bref, si vous n’avez pas vu ce film, je ne peux que vous conseiller d’aller le voir et de profiter, sans trop l’analyser ;) .