Très très loin de Border et de sa mythologie contemporaine, inspiré de faits réels survenus entre 2000 et 2001, le retour d’Ali Abbasi à Cannes est un film iranien résolument politique. “Tout homme finit par rencontrer ce qu’il cherche à fuir”. Le film s’ouvre sur ce postulat que le cinéaste va s’acharner à démontrer, par une enquête sombre et une mise en scène explicite qui nous laissera voir toute la violence du propos. Avec cette série de meurtres - et un tour d’horizon du sexe précaire à Téhéran, le cinéaste dresse le portrait d’une société en perdition, et dénonce superbement les criminels qui utilisent le Djihad pour justifier des ignonomies. Un questionnement moral et un réquisitoire contre les tribunaux sacrés, contre lesquels se dresse une journaliste émancipée (Zahra Amir Ebrahimi - Prix d’interprétation à Cannes). ALors qu’on pourrait reprocher au film la simplicité de l’enquête et son manichéisme, on aime surtout cet uppercut contre l’obscurantisme et sa logique implacable.