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We Own This City - Série (2022)

We Own This City - Série (2022)

We Own This City - Série (2022)

Baltimore, 2015. Des émeutes éclatent dans toute la ville alors que les citoyens demandent justice pour Freddie Gray, un homme noir de 25 ans décédé dans des circonstances suspectes alors qu’il était en garde à vue. Le trafic de drogue et les crimes violents sont en hausse et la ville atteint son plus haut nombre de meurtres en plus de deux décennies : 342 homicides en une seule année, dans une ville de seulement 600 000 habitants. Faisant face à la pression du bureau du maire – ainsi qu’à une enquête fédérale sur la mort de Gray – les commandants de la police de Baltimore se tournent vers un héros de base, le sergent Wayne Jenkins, et son unité d’élite en civil, la « Gun Trace Task Force », pour aider à retirer les armes et la drogue des rues.

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Après The Wire c'est une autre époque et un constat peu réjouissant que dressent les mêmes auteurs David Simon, Ed Burns et George Pelecanos sur un sujet aujourd'hui bien connu de corruption. Et Southland à du plaire aux créateurs, sans aucun doute. Ici encore sous l'égide de l'inspirée HBO, une mini-série de 6 épisodes qui n'atteint pas son excellence, mais à laquelle on pense fortement dès le générique en noir et blanc, aux quelques beaux clichés photographiques saisis sur le vif, dans le portrait de policiers au volant de leur véhicule, sortant leurs vannes bien souvent au dessous de la ceinture (et on pense d'ailleurs à celles de Génération Kill pour laquelle Ed Burns a coécrit le scénario), et d'un rythme qui pourrait sembler faire défaut dans le peu d'action, en laissant le quotidien de contrôles de rue envahir la pellicule. Si la mise en scène n'offrira pas les extérieurs de ville si appréciable de Southland et qui participaient largement à l'immersion, s'il lui manque une mise en scène plus dynamique, brutale et nerveuse, elle tient en haleine alors que malgré son parti pris réaliste elle sera moins tendue, lisible mais plus redondante par la répétition des exactions et des dommages collatéraux, des changements de temporalité trop nombreux et d'un souci didactique parfois lourdaud. C'est aussi le prétexte à introduire le personnage presque accessoire de Wunmi Mosaku avocate aux droits civiques, à faire se confronter les freins du politique et des instances de police à la nécessité de revoir leur copie. Tirée de faits-réels, une enquête du contrôle interne et de ses effets rebonds, mettra en évidence les violences policières et en toute impunité de l'unité d'élite, soutenue par leurs résultats. La Gun Trace Task Force qui devait patrouiller pour la saisie d'armes et de drogues, finira experte en escroquerie en tout genre et il s'agit finalement d'un simple état des lieux d'une ville en roue libre et au plus haut taux de criminalité, à la hiérarchie dépassée et en manque de budget, aux policiers droit dans leurs bottes qui changent de service, à ceux qui mettent un bémol à leur travail suite aux nombreuses plaintes de citoyens, et aux instances politiques et associatives s'arrangeant de compromis, quand ce n'est pas de hauts responsables accusés de fraude fiscale.Entre contrôles lambda et cambriolages, de simples passants à qui on fait les poches, ou de trafiquants chez qui on va se servir, le choix du casting pour cette unité de choc, emporte l'adhésion, et en particulier le fendard et toujours à l'aise Darrell Britt-Gibson, policier corrompu dans la joie et la bonne humeur et l'ironie des situations en est souvent jouissive. On se rattrape aussi sur l'ensemble des échanges d'un naturel dévastateur lors de leurs interrogatoires qui rajoute au décalage. Des dialogues régulièrement teintés d'humour que l'on retrouvent lors d'arrestations où les contrôlés, de fortes têtes aux revendications pour le moins légitimes en regard de ce qu'ils subissent, n'hésitent pas à filer doux dès qu'ils sentent l'entourloupe, offrent de bons moments plus légers sans en amoindrir le propos pour autant. On peut regretter à l'inverse, le surjeu du jubilatoire Jon Bernthal, un bleu qui aura fait son trou sans jamais douter un seul instant. Un genre cow boy au verbe facile et à l'influence improbable, jouant un peu trop de ses tics, moins convaincant qu'à l'accoutumée, mais qui réserve toujours ses moments rock'nroll. Tournée en décors naturels dans les quartiers de Baltimore, la réalisation de Reinaldo Marcus Green n'est pas aussi maîtrisée que celle de Christopher Chulack et son Los Angeles peu engageant. Il y manque aussi le savant mélange entre propos et complexité des personnages par des instants de vie privées qui n'auront pas le même impact. Ceux filmés auront tendance à la répétition de sorties défouloir sans grande originalité qui ne feront qu'alourdir la narration pourtant bien recentrée dans son court format. On apprécie le focus sur l'accession à la propriété des afro-américains, les plaçant une fois n'est pas coutume, comme des citoyens à part entière, mais on regrette alors que la série ne pousse pas plus avant les connexions entre toutes les parties, le portrait sociétal et l'histoire de la ville. Pour ceux qui seront intéressés, un documentaire de 2021, the slow hestle, sous l'égide d'HBO encore une fois, tente d'éclaircir la mort, la veille de son témoignage, d'un des policiers Sean Suiter, témoin passif des actions du groupe, qui reste à ce jour sans réponse et confirmerait le propos du documentaire sur la ville de Baltimore qui concentre à elle seule, le plus de meurtres non résolus aux US.

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