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L'Établi - film 2023

L'Établi - film 2023

L'Établi - film 2023

Quelques mois après mai 68, Robert, normalien et militant d’extrême-gauche, décide de se faire embaucher chez Citroën en tant que travailleur à la chaîne. Comme d’autres de ses camarades , il veut s’infiltrer en usine pour raviver le feu révolutionnaire, mais la majorité des ouvriers ne veut plus entendre parler de politique. Quand Citroën décide de se rembourser des accords de Grenelle en exigeant des ouvriers qu'ils travaillent 3 heures supplémentaires par semaine à titre gracieux, Robert et quelques autres entrevoient alors la possibilité d'un mouvement social.

L’ETABLI est l’adaptation de l’illustre roman éponyme de Robert Linhart.

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Un récit social dans le registre militant mais toutefois sans la perspective de faire adhérer le spectateur à une cause. Plutôt avec ce témoignage de l’amener à la saine réflexion y compris pour les temps d’aujourd’hui. Ce sera une période socialement violente dans le monde de l’industrie poussé et porté par la société de consommation naissante qui va servir de cadre à la démonstration. La 2CV fabriquée ici dans des conditions dignes des pays du tiers monde d’aujourd’hui était destinée aux classes populaires qui, mine de rien, ont eu peu à peu les moyens de se la payer. Bénéfice, satisfaction pour les uns, misère, exploitation, pression et brimade pour les autres au sein de la même classe sociale. Contradiction du système. Contradiction ? Pas sûr. C’est à se demander si ce grand patronat-là n’a pas finalement grandement servi inconsciemment le communisme qu’il a tant craint et haï ! Robert Linhart est justement présenté dans les secrets de tournage comme communiste. En fait marxiste-léniniste pur jus et donc maoïste, adepte de la révolution guidée par les masses et non pas par les appareils, ni syndicaux, ni politiques. Il n’est pas dit que le nom de ce militant révolutionnaire, qui finira par se rendre malade jusqu’à la névrose de son milieu privilégié et de son impuissance contre le système, dise grand-chose à tous ceux, travailleurs ou pas, trop jeunes pour avoir connu cette période politique là. Sa fille Virginie qu’on verra enfant écouter et attendre les promesses de révolution imminente de son père est sans doute davantage connue, au moins des cinéphiles. C’est une talentueuse réalisatrice de documentaires à fort contenu social, probablement très marquée pas son enfance. C’est aussi l’auteure d’une enquête sur « les Maos » sous le titre « Le jour où mon père s’est tu » (Seuil, 2008). Un silence conséquence de l’échec de la doctrine et des interrogations à n’en plus finir qu’elle a posé à ce courant politique et à ses animateurs Des références qu’il vaut mieux avoir en tête pour bien situer le présent film. Drôle quand spoiler: un autre « camarade » tentant l’infiltration est recalé car il a fait 22 points sur 20 au test de logique pour l’embauchage. Il lui est conseillé de plutôt poursuive ses études. Réaction du militant : « les études produisent les serviteurs du grand capital qui exploiteront les ouvriers » . Le ton est donné. Drôle aussi quand le chef du personnel (on ne disait pas DRH à l’époque) demande à l’infiltré au détour d’un échange sur trois ouvrières yougoslaves s’il sait spoiler: que la Yougoslavie est un pays communiste. « Ah non, je ne savais pas ! » répond l’éminent professeur d’université ayant endossé le bleu de travail. Plus d’une fois, le spectateur lucide (pas besoin d’être révolutionnaire pour ça) aura des envies de prendre sa place aux côtés des ouvriers et ouvrières pour les soutenir.

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