àma Gloria, le premier long-métrage en solo de Marie Amachoukeli, fleure bon l'autobiographie, en remontant à l'enfance, avec une nounou, mère de substitution pour une enfant de 6 ans. Le film est à hauteur de fillette, avec des relations simples et des scènes quotidiennes, d'abord en France puis au Cap-Vert. L'on sera bien sûr sensible à la tendresse qui se dégage de l'ensemble, avec en sus des séquences d'animation qui apportent un ton différent et bienvenu, dès lors que le film adopte en quasi permanence un mode bienveillant, où les petites jalousies et les menus conflits se résolvent rapidement. De fait, on aurait aimé en savoir davantage sur cette nounou capverdienne, sa vie en exil, loin de ses véritables enfants, et ensuite dans son pays d'origine. Bien sûr, c'est la vision d'une fillette mais du Cap-Vert ne ressort qu'une carte postale où les difficultés de la population, sa pauvreté, la recrudescence de la délinquance et les rapports aux touristes ne sont pas abordés. Autre frustration : celle du rôle du père, qui reste en marge. Après, la qualité de l'émotion suscitée par àma Gloria dépendra surtout des propres souvenirs d'enfance de chacun et, surtout, de la relation, notamment passée, entretenue avec sa chère maman. Et cela est évidemment un sujet on ne peut plus personnel.