Black Summer - Série (2018)
Série de John Hayms et Karl Schaefer Science-fiction, comédie, Épouvante-horreur 2 saisons (en cours) Netflix 40 min 31 octobre 2018
Une mère, séparée de sa fille, se lance dans un périple infernal pour tenter de la retrouver. Elle rejoint alors un groupe de réfugiés américains avec qui elle voyage dans ce monde hostile durant le plus mortel été de l’Apocalypse zombie.
Le pitch est simple : suivre des survivants quasi en temps réel par scénettes successives. Après vision de l'intégralité, Black summer est pour ma part à la hauteur de ses ambitions : assurer simplement une immersivité réaliste et efficace. Vu que le genre zombie (films et séries confondus) draine toujours un bon lot de haters jamais satisfaits, excepté d'eux-mêmes, qui n'ont souvent même pas vu les classiques (Zombie, son remake ou Shaun of the Dead), il n'est pas difficile de les voir tenter d'imposer les 1ers un badbuzz surtout après The Walking dead, pourtant aussi vénéré que conspué. Mais si TWD mérite encore sa 1er place au panthéon des séries zombiesques avec des saisons ou des épisodes brillants de par son écriture et sa facture technique, il n'a pas le monopole sur ce que doit être une série sur nos chers mangeur(e)s d'hommes. Et ce que perd Black summer en finesse psychologique des personnages et d'ambitions romanesques notamment, il le gagne en rythme et vraisemblance. A chacun ses codes. Le parti-pris du naturalisme cru des USA périphériques est moins sexy et contemplatif que la bucolique Virginie et Alexandria mais le réalisme social est à ce prix. Car oui, tout le monde ne peut assurer un head/one-shot en fuyant, y compris un marines et même si cela est frustrant pour le spectateur mal habitué. Oui, on peut suivre la survie chanceuse d'un personnage grassouillet et empoté à la place d'un Rick Grimes, d'un badguy mégalo ou d'une samouraï badass. Et oui, tout le monde n'a pas besoin de disserter une saison entière pour donner sa confiance, voire confier sa vie à un inconnu ou groupe mu par la simple envie commune de survivre sans trop renier son humanité. De plus en 8 courts épisodes, Black summer contient déjà 2, 3 épisodes bien tendus et plans-séquences bien troussés (l'attaque mutique de la réserve d'armes, l'école, la résistance momentanément collective de petits groupes armés se rejoignant accidentellement vers un même objectif final dans un déluge de tirs et morts croisés - situation plausible mais que n'a encore jamais proposé TWD). Alors certes on n'a pas Shane, la scène du tank, l'infanticide de Carol & Tyreese, l'oeil sorti de l'orbite de Glenn ou encore l'avortement de Lori mais Black summer n'a pas le même objectif, budget ni le même nombre de saisons. Et si seconde saison il y a, John Hyams (auteur du méchamment superbe OFNI Universal Soldier : Le jour du Jugement cf critiques pointues) et ses scénaristes devront épaissir notamment dialogues et personnages pour susciter l'empathie qui manque encore à leurs survivants lambdas encore trop proches de leurs spectateurs Netflix. Pour le moment, le cruellement ludique Black summer apporte déjà un petit vent de fraîcheur haletant à un genre actuellement à bout de souffle.