J'ai bien aimé ce film (ce qui n'est pas une surprise, étant assez friand de ces productions tortueuses)... mais je suis pas certain d'avoir tout compris. Disons qu'à la fin, beaucoup de questions restent en suspens et j'ai beau revoir le film, je ne suis pas certain des réponses. A quel moment démarre le trip? Quand Jakob se réveille après la prise de DMT et qu'il déclare n'avoir ressenti aucun effet, est-il en fait en train de "tripper"? Kristjan existe t'il vraiment? De quoi a si peur Jakob? Tout ça semble lié à sa tache de naissance puisque pendant l'hallucination, son double enfant semble incarner sa peur et s'attacher à lui par cette tache. Est-ce que les crises d'angoisse de Jakob sont liées à son homosexualité? ou bien à la mort de son grand-père? ou à la cellule familiale étouffante?

Plein de questions, peu de réponses, et c'est un peu frustrant. D'autant plus qu'à coté, le film soigne son esthétique, à l'image de son dernier quart d'heure hallucinatoire, ressemblant parfois à une sorte de version sale et indus de Donnie Darko. On pourra regretter aussi que malgré une imagerie qui se voudrait parfois un peu choquante (les sites porno, les plans cam, l’abattoir), le film reste finalement assez sage dans le fond, ce qui crée un petit décalage avec les intentions underground du film. On pourrait d'ailleurs dresser un parallèle (un peu tirer par les cheveux) entre ces endroits (l'abattoir, le club) et la sexualité (réprimée?) de Jakob. Mais là encore, le film n'est pas assez clair pour pouvoir en tirer des conclusions définitives. Probable que Gregor Schmidinger ait voulu un peu trop multiplier les pistes de réfléxion, comme souvent dans une première oeuvre.

Reste tout de même un premier effort prometteur, curieux, dont les images restent en tête, et la naissance d'un futur grand acteur avec Simon Frühwirth.