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L'Enfant du mois de Kamiari - Long-métrage d'animation (2021)

L'Enfant du mois de Kamiari - Long-métrage d'animation (2021)

L'Enfant du mois de Kamiari - Long-métrage d'animation (2021)

Long-métrage d'animation de Takana Shirai et Toshinari Shinohe Animation 1 h 39 min 8 février 2022 (France)

L'histoire prend place dans la ville d'Izumo, dans la préfecture de Shimane, un lieu chargé en folklore et en traditions ancestrales.

Parmi elles, on compte le mythe de Kamiari, qui a donné naissance au fil des siècles à une série de célébrations qui ont lieu en octobre. Autrefois, on appelait le mois d'octobre "Kannazuki" ("le mois sans dieux") mais à Izumo, il est appelé "Kamiarizuki" ("le mois des dieux") car on considère que lors de cette période de l'année, une myriade de divinités se réunissent pour un pélerinage au sanctuaire de la ville.

Au cœur de ce lieu, vit Kanna, une fillette passionnée de course qui perd soudainement toute sa motivation lorsque sa mère décède.

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Alors que l'internet moderne promet une exhaustivité sans égale de la culture, il y a de quoi rager quand on constate que les ceusses qui se disent critiques pro se contentent de fracasser la nouveauté maousse de Netflix, en vous présentant leur gribouillage comme la seule actualité cinéma qui vaille la peine d'être immédiatement accessible afin de générer du flux à moindre coût.

Il y a de la même manière à rager quand les ceusses qui se disent passionnés se complaisent dans le même silence assourdissant.

Car en effet, à moins d'être encore un peu curieux, qui pourrait se vanter d'avoir entendu parler de L'Enfant du Mois de Kamiari avant sa sortie en catimini ces jours-ci sur Netflix ?

Non pas que le film révolutionne l'animation japonaise, hein, mais il est quand même assez dommage de passer sous silence de manière volontaire certaines oeuvres, tout en se répandant en critique et en lamentation sur l'état d'un média que l'on décrit volontiers comme aussi plat qu'un menu WW...

Mais je m'égare sans doute.

Il est clair que L'Enfant du Mois de Kamiari ne rivalisera jamais avec les cadors du genre. Cependant, le film arrive à trouver sa propre voix, entre une réinterprétation du Voyage de Chihiro et l'ombre du deuil (et la pluie) qui irriguait le très beau Lettre à Momo.

Et si l'oeuvre semble commencer comme en petite foulée, casant au chausse-pied son trauma et sa liaison avec la course de sa petite héroïne, elle trouve ensuite son rythme de croisière permettant de s'épanouir et d'alterner les saynètes humoristiques et le sérieux d'une quête chronométrée à travers un Japon intriguant encore pétri de ses croyances, de ses traditions et de son avalanche de divinités.

La course de Kanna est directe et va droit au but. Il sera bien sûr question de grandir, de mûrir et de faire comprendre à une enfant ce qui la motive, en essayant de la pousser à se détacher sans pour autant oublier.

Mais le choix le plus fort de L'Enfant du Mois de Kamiari est de donner corps aux sentiments noirs de son héroïne et de sa tristesse, en la confrontant, dans un climax mélancolique, à des souvenirs et un désir qui ne pourront jamais l'aider à avancer. Un thème que Takana Shirai et Toshinari Shinohe portent en esquissant la critique de notre temps, de ses passions tristes et de la déconnexion qu'elles provoquent, tant entre les hommes qu'avec une certaine forme de spiritualité.

Et si la maladresse se fait tout d'abord sentir, L'Enfant du Mois de Kamiari ne trébuche cependant jamais, laissant à son public un joli souvenir et des émotions simples qu'il serait dommage de laisser s'enfoncer dans le silence des sites plus ou moins spécialisés censés vous causer de tous les cinémas...

Behind_the_Mask, le souffle court.

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