Comme pour chaque mini-série portée par Dominic Cooper, je me laisse toujours tenter de regarder ses projets, sorte de version anglaise de Timothy Olyphant ou Karl Urban. On sent que l’acteur a un potentiel de fou, et est impliqué de temps en temps dans des projets qui sortent de l’ordinaire. Ici, un western européen, reprenant tous les codes des western sauce Sergio Leone, et tous ceux des films de western modernes. Si la série est intéressante sur le papier, avec ses multiples personnages parfaitement incarnés, ses intrigues sombres, son ambiance crépusculaire et rude à souhait, et sa violence intrinsèque. Il manque à l’oeuvre une forme de cohérence, chaque personnage, chaque intrigue allant souvent dans des directions opposées. Et au fil des épisodes, le créateur du show recoupe et recentre les intrigues et les quêtes des protagonistes de manière forcé, histoire de terminer sa mini-série. On regrettera que la série semble se perdre dans des digressions dans les 3 derniers épisodes, pour se terminer sur une fin inégale, inadéquate, et presque maladroite. J’ai beaucoup aimé la photographie de ses montagneuses rocailleuses, ses zones semi-désertiques, et les visages burinés par le soleil et la vie éprouvante de l’Ouest américain. Mention au casting de grande qualité réunie pour la circonstance, chaque acteur et actrice sachant incarner à merveille, les rôles fantasmés de la conquête de l’Ouest. Bronson, le chef des bandits, charismatique et sadique à souhait, interprété par le grand Guido Caprino, Dominic Cooper incarnant ce shériff fuyant, retors, à la morale particulièrement douteuse. On découvre le chercheur d’or Thompson, joué par l’excellent Paterson Joseph, obsédé par sa soif du précieux métal jusqu’à la folie. La patronne du bordel local, Eve est incarnée avec justesse et force par Niv Sultan. Christian Cooke interprète avec conviction le fermier tourmenté et torturé Steve, qui pense avoir été choisi par Dieu, et croit dur comme fer que la pluie reviendra malgré le climat saharien… Dans les petits rôles, le toujours génial Aidan Gillen à l’hospitalité fatale, la sublime Rose Williams en fille de joie forte tête, et la charismatique Anna Chancellor en obscure responsable d’une secte occulte.